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pour René, qui, sans le savoir, l’enchaînait à sa misère.

Le divorce ne lui semblait même pas une solution parce que, malgré tout, maintenant, elle craignait la solitude. Elle se consolait donc en retrouvant André le plus souvent possible, lequel, s’il ne lui apportait pas la félicité rêvée, lui en donnait au moins l’illusion. Elle lui était reconnaissante de sa douceur, de ses multiples attentions, de ses câlineries juvéniles. C’était là un semblant d’amour qui trompait sa faim de tendresse. Bientôt, elle ne se trouva bien que chez lui et elle rentrait au logis plus mélancolique que jamais, supportant avec une difficulté grandissante le joug trop lourd du mariage.

Il lui paraissait qu’auprès d’André l’existence aurait été tout de même moins morose, elle ne se disait plus que dans