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Évidemment, des baisers de l’amant, elle retirait un plaisir réel, mais non point celui si longtemps espéré. Cet adultère devenait une partie de sa vie et elle ne se le reprochait point, n’ayant pour René aucun attachement sincère.

Mais, en même temps, elle cherchait autre chose, nullement satisfaite par ce pis-aller. Elle rêvait toujours de la passion ardente, parce qu’à son cœur manquait encore une affection vraie. Pourtant, elle ne savait plus exactement ce que serait cette passion, elle devinait plutôt instinctivement que son existence de femme restait incomplète. Parfois, elle se disait qu’ayant un mari et un amant elle devrait se montrer satisfaite, mais bien vite elle riait à cette supposition. Cela n’était point encore le bonheur, un peu de néant subsistait en elle.

Les jours n’avaient rien perdu de leur