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parvenir à savoir ce qu’elle souhaitait. En réalité, elle n’était qu’une pauvre désorbitée, mariée sans amour au premier venu, de par la volonté de parents égoïstes. À son besoin de dévouement et d’attachement, instinctif chez toute femme, il manquait un objet palpable. Peut-être un enfant l’aurait retenue au foyer, lui procurant le moyen d’employer la tendresse latente en elle. Mais cette satisfaction même lui était refusée, et elle restait seule en face de son imagination toujours en travail et qui lui offrait le tableau riant du bonheur sous des apparences sans cesse différentes.

Cependant, elle n’en continua pas moins à retourner aux rendez-vous, parce que sa sournoiserie et sa faiblesse se plaisaient à cette tromperie qui bafouait l’époux. Elle y trouvait en même temps une distraction morbide où la peur se mêlait à la sensualité.