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persuadé qu’une gifle fortifierait en elle le sentiment de la vérité.

Il la battait d’autres fois, parce qu’elle l’avait mécontenté, parce qu’il était en colère ou parce qu’elle était entêtée. La pauvre Berthe, avec son caractère doux, acceptait ces corrections en pleurant. Elle regrettait d’avoir quitté son père. Un peu plus tard elle vit que tous les amis de Maurice battaient aussi leurs femmes et comprit qu’il y avait en ce monde une loi dirigeante qui était la loi du plus fort. Elle sentit ce que contient l’expression « mon homme ». Un « homme » est un gouvernement qui nous bat pour nous montrer qu’il est le maître, mais qui saurait nous défendre au moment du danger.

Maurice croyait que l’intelligence a des rapports avec l’énergie et que par conséquent sa femme n’était pas intelligente, puisqu’elle était douce. Il ne le disait à