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avait le caractère résolu, classait trop nettement les connaissances humaines. Comme l’empereur Charlemagne, il avait mis d’un côté les idées qui ne lui plaisaient pas et de l’autre celles qui lui plaisaient. Il pensait : « Là-bas, c’est l’erreur, mais ici, c’est la vérité. » Comme l’empereur Charlemagne, il n’avait pas le sentiment des nuances. Il ne comprit jamais, par exemple, que l’on se lavât le visage avant de se laver les mains. Il disait à Berthe : « Tu touches ta figure avec tes mains sales, c’est une drôle de façon pour se laver. »

Une fois elle préparait des œufs sur le plat. Elle mit le sel et le poivre tout de suite après avoir cassé les œufs. Maurice savait qu’il faut le mettre lorsque les œufs sont cuits. Elle dit, d’une voix aigre : « Mais enfin, laisse-moi donc faire. » Maurice, qui était lui homme d’action, croyait à la nécessité des châtiments corporels. Il la gifla,