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par le moyen de la liberté Elles désirent beaucoup de choses et ceux qui les voient prennent la hardiesse de leur en offrir encore davantage. Vous, rue de Vanves, et vous aussi, talus des fortifications, par les beaux soirs sans lune, vous avez vu passer Bubu. Il apprit à connaître la rue, comme elle est pour ceux qui rôdent, avec des étalages où l’on peut exercer son adresse, et avec des aventures. Il apprit quelque chose de plus utile : il apprit à manier les femmes.

Ce qui devait arriver arriva, un jour où Bubu, alors âgé de dix-neuf ans, fit la connaissance d’une grosse fille de la rue de la Gaîté. Comme elle travaillait la nuit, pour que Bubu pût se livrer à son amour, il fallait qu’il disposât de sa journée. Avec sa promptitude de décision, Bubu annonça à l’atelier qu’il quittait le métier d’ébéniste pour celui de déménageur. Il l’annonça avec orgueil parce qu’on le plaisantait sur