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saient sur elle comme un silence de nuit, quand un fantôme regarde et s’étire.

Elle mettait ses bas, troués au talon, ses jarretières, et il lui semblait mettre en même temps quelque chose d’infiniment triste à son corps. Elle mit ensuite son jupon et dit :

— Est-ce que je savais que tu étais sorti ?

Bubu répondit :

— C’est bien, madame. Quand on s’intéresse à son homme comme vous l’avez fait, il est bien étonnant qu’on ignore cela. Ah ! vous ne saviez pas que j’étais sorti ! Il y a une chose qui s’appelle la « conditionnelle », et à laquelle vous ne vous attendiez guère.

Elle était bien pauvrement vêtue pour ces froids d’hiver et, quand elle eut mis son tricot blanc, il ne lui restait plus à mettre que sa jupe et son corsage. Elle se peignait. Elle ramenait ses cheveux noirs sur son épaule et les peignait avec lenteur parce