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anges. Il y avait au monde un parfum comme un mois de Marie. Quand elle pensait à Pierre, elle pensait à ses parents, aux fleurs artificielles et à la bonne certitude de vivre dans des jours égaux et calmes. Comme elle avait envie de s’asseoir et de regarder passer le temps, sans faire un geste, et avec des idées tout entières qui couleraient avec le temps ! Quand même, si quelqu’un m’avait prédit cela la semaine dernière, je ne l’aurais pas cru, parce qu’il y a trop longtemps que le malheur me poursuit. J’aurais dit : Blagueur ! Une fois que l’on en est où j’en suis, on sait bien que c’est pour toujours. Et puis, il n’est pas possible de faire autrement. Elle pensait déjà que le dimanche elle irait à la campagne et elle en rapporterait des fleurs. Quand on sort de l’hôpital à peu près guérie, l’on appelle cela être blanchie. Elle était blanchie !