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comme ceci. Elle but l’alcool comme rien, et ce n’était pas assez.

Elle dit : « En avant la musique ! » et s’en versa d’autre. La folie venait, une fois le coude levé, de le lever encore, toute une folie du coude et de la tête où boire était une joie et multipliait la joie. Elle en versait là-dessus, d’un geste d’arroseur, qui la mettait en train, qui la faisait pousser et mêlait à sa sève une force inconnue. Elle versait tout cela et l’on eût dit qu’elle le versait sur quelque chose.

Au coin de la rue il y eut un tout petit gosse. Berthe, aux trois quarts en danse, faisait le balancier comme un danseur à la corde. Elle lui passa la jambe par-dessus la tête en disant : Et houp ! Le gosse se mit à rire, Berthe se baissa pour l’embrasser et dit : Qu’il est gentil !

Pendant un instant le monde entier fut gentil. Elle mettait du nerf sur toutes les