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on les regarde causer. Quand on connaît le monde, véritablement on se repose de son tracas en écoutant les enfants.

Mais Louis Buisson dit :

— Ma petite, quand vous ne serez pas heureuse, il faudra venir nous voir. Vous nous raconterez vos histoires et je sais que cela vous fera plaisir.

Puis, comme il voulait travailler, il les quitta. Alors Pierre disait :

— Tu viendras. Les jours où tu seras triste ; tu viendras. Tu diras : Oh ! que je m’ennuie, que je m’ennuie ! Je te regarderai dans les yeux pour te répondre : Moi, il y a des jours où mon cœur en claque. Tu dois savoir combien l’homme et la femme sont heureux de souffrir ensemble. Je suis tout seul et, quand un ami vient me voir, il me semble que jamais plus je ne serai tout seul. Le soir, on me trouve avant de dîner et l’on dîne avec moi. Après cela