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donnés. Elle avait besoin de cela comme nous avons besoin d’une mère, puis d’un époux, nous qui sommes des femmes sans appui, avec des cœurs incertains et qui cherchons la certitude sur les routes. Elle avait besoin de dire : « C’est comme ceci que je suis, regarde et dis-moi comment tu me trouves. » Jamais il n’y eut d’amour entre eux, mais il y eut quelque chose qui le dépasse : de la confiance et de la bonté.

Elle lui parla de Maurice et lui dit tout. Elle avait un amant qui s’appelait Maurice, qui était mauvais et qui la giflait à pleines mains.

— Je ne sais pas si je l’aime : il m’a tellement battue que je ne me le suis jamais demandé.

Il était fou. Un soir il la battait et il sentit qu’il allait la tuer. Il eut le temps de prendre un oreiller, le lui jeta sur la tête et là-dessus il donna du poing jusqu’à ce qu’il