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chienne dont les chiens sentaient la cuisse, se pressant l’un l’autre, avec des choses dressées et des gueules folles de chiens chauds. Elle les connut tous et marchait dans les rues comme une chair faible qui plie, sans un ressort, sans un nerf que l’on tend, sans un bien dont elle fût maîtresse. Elle jetait en l’air son porte-monnaie d’où les pièces d’argent s’écoulaient, entraînées au torrent d’un vice sans frein.

Elle connut Kiki. Kiki avait seize ans, une voix pointue et papillotait comme les gosses tout autour de vos jambes. Il était un peu marchand des quatre-saisons et connaissait sa rue comme on la connaît quand on vend, que l’on triche sur le poids et que l’on tient tête aux volés. Les hommes ne le prenaient pas au sérieux : c’est pourquoi Kiki se dressait avec ses dents et ses griffes, aboyait dans les rues, sautait sur les choses, et plus qu’un autre avait besoin