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la rue avec un poids que ses yeux semblaient appuyer déjà sur nos poitrines. Il se livrait à l’on ne sait quel commerce de bicyclettes et posséda deux ou trois fois des automobiles qui lui donnaient l’air adroit d’un mécanicien et l’air industrieux d’un commerçant qui est au-dessus du commerce ordinaire. Il emmenait Berthe à la campagne et cela aussi le séparait du commun des hommes. Parfois il avait les poches pleines d’argent, d’autres fois, comme disait Berthe, « il avait besoin qu’on l’aidât ». Son amour rude et appuyé contenait des bombances ou bien ne contenait que les quarante sous de la femme que l’on aime. Et on l’aimait parce qu’il vous faisait craquer dans ses bras et on lui donnait tout parce qu’il ne voulait pas être pris pour un imbécile.

Elle connut l’Aztèque du Grand-Montrouge, une nuit, alors qu’elle rentrait. Il se tenait au coin d’une rue, pâle et mince,