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semble animée d’un esprit lumineux. Le but n’est pas ici, boulevard Sébastopol, où les magasins sont fermés. Les voitures courent. Celles qui vont aux Grands Boulevards s’en vont à la lumière et se précipitent comme des personnes qu’un spectacle attire.

Le boulevard Sébastopol vit tout entier sur le trottoir. Sur le large trottoir, dans l’air bleu d’une nuit d’été, au lendemain du Quatorze Juillet, Paris passe et traîne un reste de fête. Les arcs voltaïques, les feuillages des arbres, les voitures qui roulent et toute une excitation des passants forment quelque chose d’aigu et d’épais comme une vie alcoolique et fatiguée. C’est le spectacle ordinaire de tous les soirs, mais il y a des coins de rue ou des façades de maison qui gardent le souvenir des danses d’hier. Il y a quelques bruits ou quelques cris qui rappellent les chansons des ivrognes.