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ques, et dont la mère avait une femme de chambre, allait voir sa petite amie, et lorsqu’elle n’était pas là, faisait sa chambre et cirait ses souliers. Leur histoire eut une triste fin parce que le mari battit le jeune homme qui dut garder le lit pendant six semaines.

Il n’y a pas longtemps que je connais ces choses, mais chaque jour je les comprends davantage. Il y eut un jeune homme de tant d’amour qu’il entra dans le cœur d’une pauvre fille. Et moi aussi, j’aurais dû entrer dans ce cœur. Quand vint le jeune homme, il était bien trop tard, mais moi il eût été temps. Il y a trois ans déjà. Elle n’était pas mariée et j’aurais pu la sortir des bras d’un souteneur. J’aurais dû la prendre et la mettre chez moi et combattre. J’aurais dû la sauver. Comprends-tu cela : J’aurais pu la sauver ! Ah ! pourquoi ne l’ai-je pas assez aimée ? J’aurais dû faire sa chambre et cirer