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rapide et dégagé. Maurice mit la boîte de mandarines sous sa veste sans arrêter sa marche. Faire plaisir à Berthe, avoir des mains ouvertes pour donner un souvenir, un peu de son travail, un peu de son amour, quelques mandarines pour une bouche fine.

Il eut ensuite une idée de vérole ! Eh ! s’il n’avait pas la vérole ! s’il n’avait pas la vérole ! Alors il lui sembla que ce serait retrancher quelque chose à sa gloire. Il marchait avec tant de passion que ses jambes semblaient soulevées. S’il n’avait pas la vérole, il était grand temps de l’avoir. Il allait à son but, ses mandarines sous le bras, l’âme élargie, avec une voix si forte qu’il ne pensait même pas à jeter un regard en arrière.

Lorsqu’il entra dans sa chambre, Berthe faisait une petite cuisine pour le repas. Il dit :