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des maux, tu danses à cause de nous et tu nous fais croire que nos souffrances sont glorieuses. Oh ! sois bénie ! Vieille chanson des véroles, dans l’hôpital où tu naquis, tu chantais de lit en lit dans tous les cœurs, tu divinisais les mourants et tu battais des ailes sur le front des véroles, vieille chanson des véroles !

« Celui à qui il a été donné de souffrir davantage, c’est qu’il est digne de souffrir davantage. » Tu fais penser à cette belle parole. Es-tu la science du bien, es-tu la science du mal ? Tu mets ton vieux corps près du nôtre, tu parles de mercure et tu parles d’amour. Tu dis : « Mon frère, c’est ta sœur qui s’assoit sur ton lit et qui met ses deux mains sur ton cœur guéri. »

Lorsque Maurice eut quitté Jules, il prit la rue de Rennes et pensait à rentrer chez lui. L’air plus frais de sept heures circulait entre les maisons et, rafraîchissant les