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vit, et qu’on eut à savoir qui elle étoit pour lui en rendre compte à son lever ; quel fut le chagrin et les regrets de la Reine, quand elle apprit que cette beauté si charmante qui l’avoit tenue éveillée toute la nuit, et avec laquelle elle se promettoit des plaisirs inconnus au reste des mortels, étoit la laide, la sale, la bavarde et la dégoûtante Manon Loustenau, mariée depuis dix ans à un neveu de l’Abbé de la Ville, nommé Desons, qui avoit eu la bravoure de lui faire un enfant étant fille, et qui, pour récompense d’un si haut fait, fut réduit à l’épouser ; c’est bien mal reconnoître un tel mérite. Cette mal-