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sans inconvénients en Angleterre et en Amérique. Elle est même salutaire, car nulle part le mariage n’est plus heureux et plus respecté. Mais nos Américains étaient à Paris !

Les trois petites filles faisaient leurs études dans la maison avec des maîtres, et il venait d’être décidé qu’Antonia leur donnerait des leçons de dessin, grâce à une puissante protection qu’elle avait sur place. Or cette protection n’était autre que celle des concierges… Mais ce n’est pas peu de chose, et la puissance occulte des habitants de la loge est quelquefois plus efficace que celle du riche propriétaire de la maison.

Et d’abord, cette loge de concierge, dans cette demeure nouvellement bâtie, ne ressemblait point aux trous enfumés et sombres des vieilles maisons. Quelques marches à monter garantissaient de l’humidité. La pièce était vaste et possédait un plancher ciré avec soin. Une belle pendule, devant une glace, ornait la cheminée, et tous les meubles auraient fort bien pu orner le salon d’un président de Cour impériale du premier Empire. À la suite de cette pièce de réception était la chambre à coucher, et on avait même ajouté à ce logement une belle mansarde tout en haut, avec un grand cabinet à côté ; c’était là que logeait Antonia. Son lit blanc et frais dans le cabinet, puis son atelier, où l’on voyait un chevalet, des tableaux, des dessins, des modèles en plâtre,