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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

Que nous sommes loin ici des œuvres des maîtres de la Renaissance qui nous ont fourni plus haut de si précieux enseignements ! Faut-il en accuser seulement le talent d’un peintre, qui d’ailleurs n’est pas sans mérite, et ne pourrait-on voir là un des signes de cette époque de transition qui fut le commencement du XVIIIe siècle. Où le peintre pouvait-il prendre son modèle ? On ne croyait plus guère au diable, et les sciences naturelles n’étaient pas encore régulièrement constituées. Avant de considérer les possédés comme des malades, on les a pris pour des imposteurs. Quoiqu’il en soit, la Mort d’Ananias de Raphaël, parait avoir hanté le souvenir du peintre ; mais cette réminiscence n’avait,’dans l’espèce, rien d’heureux et il serait difficile de trouver une figure de démoniaque plus banale et plus conventionnelle. Nous n’avons donc pas à nous y arrêter plus longtemps.


JÉSUS-CHRIST GUÉRISSANT LES POSSÉDÉS

ESTAMPE DE 1700

Dans une histoire du Nouveau Testament (chez Pierre Mortier, libraire, MDGG), on rencontre trois scènes de possession.

Nous les signalons ici comme des œuvres fort imparfaites, à notre point de vue surtout. Les possédés sont des personnages purement conventionnels, et qui n’offrent qu’un médiocre intérêt.

Page 35. — Jésus-Christ délivre, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés dont les démons entrent par sa permission dans un troupeau de pourceaux qui se précipitent tous dans la mer. Les deux possédés complètement nus courent, l’œil hagard, la bouche ouverte, étendant les bras.

Page 52. — Jésus-Christ étant descendu de la montagne, où il venait d’être transfiguré, guérit un enfant lunatique et démoniaque.

Le jeune possédé, maintenu par un homme, est à demi-nu. La figure grimace sans caractère pathologique. Il pose un genou sur le sol.

Page 113. — Paul et Silas chassent le démon d’une possédée qui criait après eux dans les rues de la ville de Philippe.