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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

Il a fallu toute l’intuition du génie, jointe à une rare acuité d’observation, pour saisir et fixer avec tant d’effet et de sûreté les traits fondamentaux d’un tableau si changeant et si complexe. La figure de la possession créée par le pinceau de Rubens est un véritable type. Elle est en même temps une image si fidèle de la nature, que sous tous ses aspects elle demeure vraie, et que, aujourd’hui, à plus de deux siècles de distance, nous y surprenons les signes indéniables d’une affection nerveuse alors méconnue.


RUBENS. — GROUPE DE LA « POSSÉDÉE »
Dans le tableau de l’église Saint-Ambroise, à Gènes, d’après une photographie.

Nous allons passer en revue les différentes œuvres du maître anversois qui confirment nos remarques techniques en même temps que notre admiration.

Tableau de l’église Saint-Ambroise, à Gênes. — Les deux tableaux sur le même sujet de la guérison miraculeuse de la possession, celui de Gènes et celui de Vienne, auraient été exécutés la même année (1620), à quelques mois d’intervalle. Nous trouvons dans un travail de M. Paul Mantz sur Rubens quelques détails fort intéressants sur les circonstances de leur exécution.