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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

l’arc de cercle hystérique peut exister avec l’ouverture de la bouche et l’écartement des membres supérieurs. D’ailleurs, tout porte à faire croire que le Dominiquin a pris son modèle sur la nature, et le spasme silencieux du véritable tétanos offre bien peu de prise à l’interprétation démoniaque.


VÉRITABLE OPISTHOTONOS
D’après Ch. Bell. L’esquisse originale est au collège des chirurgiens d’Édimbourg[1].


SAINT IGNACE GUERISSANT LES POSSÉDÉS

GRAVURES (1609, 1610, 1685)

Saint Ignace est un des plus renommés parmi les saints qui ont eu sur les démons un pouvoir tout spécial. Sans parler ici des tableaux que Rubens lui a consacrés et qui sont dans l’espèce les œuvres les plus complètes, ainsi que nous le verrons plus tard, nous avons trouvé un grand nombre de gravures qui représentent saint Ignace délivrant des possédés. Nous en signalerons ici quelques-unes.

Dans une suite de soixante-dix-neuf estampes[2] (0m, 145 de haut) gravées par Corneille Galle le père, et quelques-unes d’après les dessins de Rubens, deux gravures nous intéressent :

  1. « J’ai pris ce dessin sur des soldats blessés à la tête de la bataille dans Coronne. Trois hommes étaient semblablement atteints, et dans un espace de temps assez court présentèrent les mêmes symptômes, de sorte que le caractère ne pouvait être méconnu » (The anatomy and philosophy of expression as connected with the fine arts by Sir Charles Bell. London, 1847).
  2. Vita beati P. Ignatti Loyolœ Socistatis Jesu fondatoris. Rome, 1609.