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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

II. — Eudopia possédée du démon, déclare dans l’un de ses accès, que saint Étienne veut reposer près de saint Laurent.

La princesse est agenouillée sur le premier plan, en proie à un accès de délire ; elle se renverse sur le côté droit les deux bras levés, les mains à hauteur de la tête, la paume tournée en avant, dans un geste qui rappelle celui de l’étonnement ; près d’elle est un personnage qui semble être un médecin ; dans le fond est le souverain pontife entouré de hauts personnages de l’Église.

Légende :

Cōme le corps de S. Estieñe est apporté en l’église de S. Pierre mais le diable par la bouche de la fille dit que le corps de s. Estien coulait estre prés de celuy de s. Laurens.


SAINT RÉMY DÉLIVRE UNE PUCELLE QUI AVAIT LE DIABLE AU CORPS

TAPISSERIE DE REIMS (XVIe SIÈCLE[1])

Une des tapisseries conservées actuellement dans la sacristie de saint-Remy, à Reims, représente la guérison d’une possédée. La scène a ici un caractère tout intime. Elle se passe dans une chambre étroite percée d’une large baie qui nous permet d’y assister. La malade est sur son lit toute habillée, les mains jointes et encore frappée de stupeur. On voit au-dessus de sa tête un diable en fuite. Saint Remy fait de la main droite le geste plein de bonhomie de la bénédiction. De l’autre côté du lit une femme lève les deux mains en signe d’étonnement.

Cette scène est accompagnée de la légende suivante :

Une pucelle avait le diable au corps
Qui au sortir à dure mort la livre
Saint Rémy faict que par divins records
La ressuscite et du mal la délivre.

  1. Nous devons à M. Ph. Burty la connaissance de ce document. La reproduction que nous donnons ici a été faite d’après une photographie de M. Petit de Reims.