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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.


GUÉRISON DE PLUSIEURS POSSÉDÉS AU TOMBEAU DE SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

DEUX TABLEAUX, L’UN DE GIUNTA PISANO (1230) ET L’AUTRE DE BONAVENTURE BERLINGHERI (1235)[1]

Les deux plus anciens portraits de saint François d’Assise sont entourés de vignettes représentant les principaux miracles du saint, parmi lesquels nous trouvons la guérison de personnages possédés du démon.

GUÉRISON D’UNE FEMME POSSÉDÉE
Fragment d’un tableau de Giunta Pisano (1230).
GUÉRISON D’UNE FEMME POSSÉDÉE
Fragment d’un tableau de Bonaventure Berlingheri (1235)

Le plus ancien a été peint vers 1230 par Giunta Pisano sur une des planches qui servirent de lit funèbre au séraphique père. Le fragment qui nous intéresse représente la scène suivante :

Près d’un autel qu’entourent les religieux de l’ordre, une femme demi nue, les cheveux retombant sur les épaules, est délivrée du démon, que l’on voit s’échapper au-dessus d’elle. Elle se tient debout, les jambes écartées, la tête renversée et tournée de côté avec exagération. Un homme la maintient par un bras pendant que l’autre bras fléchi s’élève. L’attitude a dans son ensemble quelque chose de forcé et de contorsionné qui marque une tendance manifeste vers la représentation de la nature.

Les assistants font des gestes de commisération ou d’étonnement en contemplant la malheureuse femme, pendant qu’un religieux, qui seul paraît avoir la vision du miracle, lève la main et regarde dans la direction du petit diable invisible pour les autres personnages.

  1. Nous avons trouvé l’indication de ces deux tableaux dans la Vie de saint François d’Assise. Plon éditeur, 1886.