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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.


SAINT ZÉNON, ÉVÊQUE DE VÉRONE, EXORCISANT UNE FEMME POSSÉDÉE

BAS-RELIEF EN BRONZE. PORTE DE L’ÉGLISE SAN-ZÉNO, À VÉRONE (XIe SIÈCLE)

Ce bas-relief est de la même époque que la miniature que nous venons de considérer et n’offre pas un intérêt moindre.

Vêtue d’une longue tunique collante, la possédée se renverse en arrière, faisant saillir le ventre proéminent. L’exagération même de cette attitude n’a rien que de très naturel. Nous savons, en effet, combien la tympanite est fréquente chez les hystériques, soit au moment même des crises, soit en dehors d’elles, et nous avons rappelé plus haut combien est fréquent aussi le mouvement de renversement du tronc en arrière sous forme d’arc. Derrière elle, un moine lui saisit l’avant-bras d’une main, pendant que de l’autre il soutient les épaules et la tête qui se renverse également. En avant, un évêque mitré, qui tient de sa main gauche l’autre bras de la possédée, élève la main droite qui fait le geste de la bénédiction.


SCENE D’EXORCISME
D’après un bas-relief en bronze de la porte de San-Zéno, à Vérone (XIe siècle).

Au dessus le démon, sous la forme d’un génie, paraît sortir de la bouche de la patiente.

« On raconte, dit Ch. Cahier dans Les Caractéristiques des Saints, que saint Zénon, évêque de Vérone, guérit la fille de l’empereur possédée du démon. » C’est ce fait dont le bas-relief de l’église saint-Zénon consacre la mémoire. « Nous verrons, ajoute à ce propos le même auteur, que pareil service, rendu à des empereurs même païens, se retrouve dans plus d’une légende (sans compter les Actes des Apôtres) et qu’il y est assez ordinairement question de jeunes femmes en pareil cas. » Ce détail méritait d’être relevé.