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VII
PRÉFACE.

dés », dans lesquelles la science retrouve aujourd’hui les traits précis d’un état purement pathologique. Ces documents — nouveaux ou, du moins, auxquels, sauf le physiologiste Bell, on n’avait pas songé à recourir, — empruntés au domaine des arts, confirment pleinement les autres preuves que nous fournit en grand nombre l’histoire écrite.

Depuis longtemps, nous avons recherché parmi les œuvres d’art les plus diverses celles qui avaient spécialement trait aux démoniaques convulsionnaires. Nous sommes en possession aujourd’hui d’une collection relativement importante, puisée aux sources les plus variées, et pour la formation de laquelle nous avons mis à contribution tous les moyens dont nous pouvions disposer : voyages, musées, collections particulières, photographies, moulages, etc.

Nous avons cherché à intéresser à ces recherches nos amis et collègues des différents pays ; et nous les prions d’agréer ici l’expression de notre reconnaissance pour l’aide précieuse qu’ils nous ont prêtée. Dans ces recherches, encore nouvelles, nous sommes loin certainement d’avoir épuisé tous les filons. Nous profitons de l’occasion pour faire appel aux collaborateurs inconnus qui voudront bien prendre intérêt à ces études, où les documents les plus décisifs peuvent naître d’une rencontre fortuite.

C’est donc autant dans l’espoir de provoquer de nouvelles découvertes, que dans la conviction de soulever une question intéressant l’art, l’archéologie et l’histoire, que nous publions quelques-unes de nos études relatives à la représentation des démoniaques dans les arts, en y joignant la reproduction des pièces les plus parlantes de notre collection.

Si des œuvres d’artistes ont pu fournir à la science un appoint sérieux pour établir l’existence ancienne de la grande névrose, peut-être nos études techniques peuvent-elles, par un juste retour, être de quelque utilité en fournissant à la critique de nouveaux et solides éléments d’appréciation sur le génie et la méthode de certains maîtres.

La critique désintéressée, celle qui n’est le porte-parole ni d’un individu ni d’un groupe, puisera, nous l’espérons, des motifs de jugement de plus en plus larges dans les documents que nous allons lui présenter. Ces documents sont d’autant