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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

Mais il ne faudrait pas croire que tous les possédés présentaient de semblables crises. Si ce sont elles surtout qui ont donné aux anciennes possessions démoniaques leur caractère particulièrement terrible et effrayant, elles ont été remplacées parfois par des crises moins tapageuses et qui n’en relevaient pas moins de la grande attaque hystérique. Nous ne saurions entrer ici dans de plus long détails à ce sujet. La question a d’ailleurs été étudiée par l’un de nous dans des notes historiques relatives aux possessions [1].

C’est ainsi que nous avons démontré que la grande hystérie jouait un grand rôle dans les anciennes possessions démoniaques et qu’on peut l’y retrouver sous les formes les plus variées, attaque épileptoïde, attaque de contorsion ou de grands mouvements, attaque d’extase, attaque de délire, attaque de léthargie, attaque de somnambulisme, attaque de catalepsie, etc, sans oublier la forme non convulsive caractérisée par les anesthésies, les hyperesthésies spéciales, les i paralysies, les contractures, etc., etc.

On comprendra que nous bornions ici notre description, notre intention ayant été seulement de rapprocher des œuvres d’art qui retracent les convulsions des anciens démoniaques, les crises hystériques qui s’en rapprochent le plus.

Néanmoins il est une autre variété de la grande attaque, qui à cause de son côté plastique et du rôle qu’elle a joué parfois dans les épidémies de possession, mérite d’attirer ici, ne serait-ce qu’un instant, notre attention. De même que nous voyons l’attitude passionnelle se mêler aux autres symptômes de la grande attaque, de même nous observons parfois l’extase revêtir des caractères hystériques indiscutables. Nous terminerons donc notre travail en disant quelques mots des attaques d’extases, des extatiques et de leur représentation dans les arts.


  1. Études cliniques sur la grande hystérie. Notes historiques, p. 798, 2e édition, par le Dr Paul Richer.