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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

Quelques inspirations ronflantes représentent le stertor, mais la résolution musculaire ne survient pas, les membres demeurent contractures en diverses situations, et la phase épileptoïde semble se confondre avec la période des contorsions qui la suit.

Deuxième période. — Les contorsions sont ici dans leur plus large développement. Les figures représentées ci-contre en donnent une idée. Les membres contractures dans l’extension s’élèvent perpendiculairement au lit, ils s’entrecroisent souvent par une adduction forcée ; les jambes, parfois fléchies, se croisent diversement ; les bras se contournent et se placent derrière le dos ; les mains ont une attitude à peu près constante, le poignet est fléchi fortement, les trois premiers doigts, pouce, index et médius, étendus et écartés, les deux derniers fléchis. Enfin


VARIÉTÉ DÉMONIAQUE DE LA GRANDE ATTAQUE HYSTÉRIQUE
Contorsions.


tout le corps se contorsionne d’une façon qui échappe à toute description. La face revêt alors le masque de l’effroi ou de la colère ; les yeux démesurément ouverts, la bouche tiraillée en divers sens ou bien ouverte, la langue pendante.

Les grands mouvements s’exécutent avec une violence épouvantable. La malade cherche à se mordre et à se déchirer la figure ou la poitrine, elle s’arrache les cheveux, se frappe violemment, pousse d’affreux cris de douleur ou des hurlements de bête féroce. Elle se démène comme une forcenée ; une de nos malades la nommée Ler…, dans ces attaques, ne peut conserver aucun vêtement, et a bientôt mis tout en pièces. Elle se donne avec le poing des coups si violents, qu’on est obligé d’interposer un coussin pour amortir le choc : elle secoue la tête, cherche à mordre,