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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

ment du type que nous venons de décrire, soit par l’isolement d’une période, soit simplement par son exagération avec atténuation des autres. C’est ainsi que la première période donnera naissance à la variété épileptoïde, la deuxième à la variété démoniaque, la troisième à la variété extatique et la quatrième à la variété délirante.

Nous dirons quelques mots ici de la variété démoniaque. Les différentes périodes décrites plus haut s’y trouvent modifiées de la façon suivante.

Première période. — Dans ces sortes d’attaques, la période épileptoïde est toujours facilement reconnaissable. Elle n’évolue pas régulièrement, elle est modifiée par la prédominence de la contracture, ou amoindrie par la suppression de quelqu’une de ses phases. Mais les phénomènes


VARIÉTÉ DÉMONIAQUE DE LA GRANDE ATTAQUE HYSTÉRIQUE
Contorsions.


épileptoïdes sont assez nettement caractérisés, pour qu’il soit impossible de les méconnaître.

Le plus souvent la période épileptoïde est représentée ainsi qu’il suit. Les grands mouvements toniques du début sont exagérés, les bras, les jambes et tout le corps se contournent étrangement. La respiration est suspendue, la gorge gonflée ; la face, congestionnée et bouffie, est affreusement grimaçante, les yeux convulsés ne laissent voir que le blanc de la sclérotique ; la bouche est ouverte et la langue sortie. Le tétanisme survient dans les attitudes les plus bizarres, et le clonisme est marqué par le battement des paupières, l’ondulation du ventre et un tremblement partiel, limité à un côté du corps ou généralisé. La respiration reprend péniblement, elle est sifflante et entrecoupée de hoquets. Il y a des bruits pharyngiens, des mouvements de déglutition bruyants. L’écume apparaît certaines fois.