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remptoirement démontré aujourd’hui que l’atrophie musculaire accompagne assez souvent la paralysie ou la contracture hystérique pour qu’il ait été déjà publié plus de vingt cas analogues à celui de la demoiselle Coirin.

Mais, dira-t-on, le cancer du sein, ce cancer ulcéré, était-il aussi une manifestation hystérique ? Parfaitement, pourvu que l’on veuille bien concéder que le terme « cancer » ne doit pas être pris ici au pied de la lettre et dans son acception histologique moderne. Les ulcérations persistantes de la peau ne sont pas rares dans la névrose, témoin les plaies de saint François d’Assise et les stigmates de Louise Lateau.

La demoiselle Coirin présentait au niveau du sein ces phénomènes d’œdème hystérique, mentionnés pour la première fois par l’illustre Sydenham, œdème dur, œdème bleu ou violacé, comme je l’ai appelé, et l’on sait aujourd’hui, après les travaux de M. le professeur Renaut[1], de

  1. Renaut. — Sur une forme de la gangrène successive et disséminée de la peau ; l’urticaire gangréneuse. (La médecine moderne, no 9, 20 février 1890.)