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La façon dont s’est formé le sanctuaire importe peu ; ce qui est surtout intéressant à étudier au point de vue du déterminisme du miracle, c’est le sanctuaire lui-même. Et ce déterminisme devient frappant lorsqu’on constate que les sanctuaires se ressemblent tous, sont tous coulés dans le même moule. Ils sont restés les mêmes depuis les temps les plus reculés de l’histoire jusqu’à nos jours, se copiant pour ainsi dire les uns les autres. C’est dire déjà qu’à travers les âges, parmi les civilisations les plus diverses, au milieu des religions les plus dissemblables en apparence, les conditions du miracle sont restées identiques, ses lois d’évolution étant immuables.

Étudions, par exemple, l’Asclépieion d’Athènes[1], fils direct des sanctuaires de l’ancienne Égypte, puisque, même l’Asclépieion, le dieu guérisseur revêt souvent les traits de Sérapis, le thaumaturge des Pharaons. Au fond du sanctuaire, la statue miraculeuse ; parmi les serviteurs du temple, des prêtres-médecins chargés de cons-

  1. Cf. l’Asclépieion d’Athènes, d’après de récentes découvertes, par Paul Girard. Paris, 1881, E. Thorin, édit.