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LE MONT-ROYAL

Près des bords enchanteurs du Fleuve Saint-Laurent, roulant, majestueux, son flot d’azur argenté, et caressant avec amour les contours gracieux d’une île merveilleuse — l’Île de Montréal — se dresse une Montagne unique au monde par sa forme, sa grâce et ses attraits divers.

Frappé de sa beauté, l’immortel Cartier la baptisa, jadis, du nom poétique de « Mont-Royal. »

Lorsque le gai Printemps étend sur elle son riche manteau de verdure et de fleurs, elle paraît aux yeux éblouis, telle une splendide émeraude sur le chaton d’or d’une bague de prix.

Modeste dans sa majesté, la Montagne Royale ne va point, de son sommet, insulter, dans les airs, la nuée fugitive, ni mendier au soleil les caresses de quelque rayon inconnu ; mais s’inclinant légèrement vers la jeune et florissante Cité qui se développe à son pied, elle sеmble la contempler avec orgueil et lui sourire avec amour.

Comme une tendre mère, pleine de sollicitude pour ses enfants, cette montagne bienfaisante protège les Vivants de Ville-Marie contre les vents de l’Ouest, ouvrant avec tendresse à ses Morts, son sein, pour dernière demeure.

rendu ici

Mais quand les rayons d’or de J’Asuv embrasant l’horizon se jouent sur ses épaule » multicolores, elle appuralt alors comme un gigantesque Lion de Nnmldio assis iiiajistucux, et portunt fièreukent ses regard » vers les mystères d’un Fûlc ipj’uit intrépide et vaillant Cunadiin-Frnntais aura bientôt fxnit-êtrc la gloire de découvrir. Sur ses flancs ombragés, tels de gracieux nids d’hirondelle » sou » 1111 toit, s’abritent do nombreuse » et coquettes villas. Autour d’elle, comme autrefois Je* bourgs et les hameaux autour des С as tel s du Moy< n-Age, s’éparpillent, nombreux et prospères, de gracieux villages, non pour y chercher un refuge contre les terribles maux de lu guerre, mais pour y savourer, dons les bras de la Faix, les doux fruit » de lu prospérité et du bonheur. Kt quand1, par une froide nuit de novembre, le Canadien foule d un pied frémissant, son sol tranquille, il entend, le c » eur ému, les voix mélodieuses et suaves d’un mystérieux concert, passant comme un souffla sur les fouilles moi lee, enveloppant dans une tendre caresse et la Montagne-Hoyalo et l’Ile de Montréal tout entière. Ce sont les grande » Ашсв de » Cartier, dee Champlain, des do Maistmntuve. des Montcalm et do leurs héroïques compagnons, qui reviennent de I’’Ли-delil” pour saluer leurs vaillant » petits-fils, ot chanter avec eux la gloire de VilloMarie et les brillantes destinées de leur cher Canada.