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LES DÉSIRS

lui. Il ne pense pas à sa réponse. Il se demande quel piège Auguste lui tend.

— Laissez-moi parler.

— Oui ou non ? répète fermement Auguste.

— Non. Regarde-moi, ai-je l’air d’un homme qui a peur ?

— Je le savais, dit Auguste, qui paraît n’avoir pas entendu les dernières paroles de son ami, mais je voulais te l’entendre dire. Je l’ai lu dans tes yeux au moment où je t’ai revu.

— Je suppose que vous imaginez toutes sortes de choses.

— As-tu déjà tué ? demande encore Auguste.

— Il va répondre oui, dit Maurice, il va répondre oui, pour nous épater.

— Tu le déranges avec tes questions, dit Louis.

— Au contraire, je le mets à l’aise, n’est-ce pas Massénac ?

— Pourquoi me demandes-tu cela, dit Massénac ?

— Bientôt, nous serons tous saouls, dit Maurice et ça ne nous intéressera plus.

— Parce que, dit Auguste, répondant à Massénac, un jour ou l’autre un homme comme toi doit tuer.