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LES DÉSIRS

tre la marine marchande qui l’avait rayé de ses listes à la suite d’une affaire de contrebande. Cependant le jeune marin n’avait pas été inquiété par la police et on n’avait rien pu prouver de précis contre lui.

Auguste savait que Massénac faisait une distinction entre la légalité et la moralité d’un acte. Dans la mesure où il jugeait ses actes moraux, enfreindre la loi devenait pour lui un match d’intelligence avec la police et la société, considérées comme l’adversaire.

Pierre avait été profondément blessé que la société ne s’en tint pas aux règles du jeu. Bien qu’il eût déjoué la police, et qu’on n’eût contre lui que de vagues soupçons, la compagnie de navigation l’avait renvoyé comme un indésirable. Un désir de revanche contre la société animait sa vie. Il ne pouvait plus vivre à terre. Il projetait de s’embarquer pour l’Orient. En attendant, il passait ses nuits dans la compagnie de ce que Deuville comptait de voyous et de prostituées.

Un soir, Auguste invite Massénac par curiosité, à dîner avec Maurice et Louis Lavelle. Le jeune Prieur, qui est un habitué du restaurant,