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ET LES JOURS

restée une petite fille qui ne voit dans les garçons que des compagnons de plaisir. Elle préfère ceux qui comme elle s’adonnent au jeu sans arrière-pensée amoureuse. Aussi, ne tarde-t-elle pas à se lasser de Pierre, qui à ce point de vue ressemble à Auguste. Elle le taquine, se moque de ses airs langoureux, réussit à rendre le jeune homme très mal avec lui-même.

— Tu n’as pas de plaisir avec moi, dit-elle, pourquoi continues-tu à me chercher ?

— Il n’y a pas que le jeu dans la vie.

— Pour moi, il n’y a que cela, du moins en ce moment.

Pierre la voit moins souvent. Elle ne paraît pas souffrir de son éloignement et le traite en camarade. L’aventure de Massénac s’est terminée comme celle d’Auguste.