varde un moment sans s’occuper de sa sœur, puis il s’excuse et disparaît. Pierre regarde Germaine qui sourit.
— Viens, dit-il sans préambule.
Il a presque crié cet appel et il attend angoissé la réaction de la jeune fille. Il devrait parler pour enlever à cette invitation ce qu’elle a de sauvage, mais il ne trouve rien.
Germaine continue de sourire.
— Bonsoir Pierre, dit-elle, comme si elle n’avait pas entendu. Puis se ravisant, elle ajoute : Où allons-nous ?
— Au cinéma.
— Comme c’est amusant, j’y pensais justement quand vous êtes entré. Mais avant de partir, il faut que je dise un mot à Auguste.
— Il est ici ?
— Oh ! non, je vais lui téléphoner.
Il veut s’éloigner par discrétion, mais elle le rappelle.
— Qu’allez-vous lui dire ?
— Je ne sais pas, dit-elle, en décrochant le récepteur.
Une voix répond. Elle retrouve un ton indifférent :
— Je suis dans une cabine de téléphone, à