Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
ET LES JOURS

amis Lavelle ? Louis est un bon vivant. Il est gras et jovial. Il traite comme ses plus intimes amis les gens qu’il rencontre pour la première fois. Auguste, au contraire, est exclusif en amitié. Il ne se livre pas facilement.

Maurice Lavelle est tout l’opposé de son frère. Il est grand et malingre. Il se range dans la catégorie des types sensibles. Son défaut, c’est de se méfier de son intelligence, qui est fine. Il trouve péniblement ses idées ou plutôt les formules qui enveloppent ses sentiments devant une idée.

Louis et Maurice ne peuvent comprendre qu’Auguste défende sincèrement une opinion d’une façon brillante. « Je me méfie de ce qui brille », dit Louis, qui est attiré par Massénac parce que celui-ci est sans surprise. Quand Auguste a longuement discuté, exposé sa pensée avec feu, alors que Massénac n’a fait que poser les questions, Louis résume le débat en disant : « Massénac a été très brillant. » Cette phrase a le don de déprimer Auguste.