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ET LES JOURS

parfaitement maître de lui, indique sa place à Massénac à côté de l’inconnue. Pierre est ému, intimidé par le charme de Germaine et absorbé par la crainte de commettre un impair. Germaine est déjà assise. Il s’approche de la table. Auguste lui fait un signe, sous prétexte d’attirer son attention sur un mot de l’inconnue. Il comprend et présente la chaise à la jeune fille.

Germaine ne le regarde pas. La compagne de Pierre, moins jolie que Germaine, est aussi intimidée que lui. Auguste conduit la conversation, s’adressant à l’une ou l’autre jeune fille, les interrogeant, les taquinant, relevant leurs moindres propos, les commentant, pour en faire ressortir la profondeur ou la finesse. Pierre, tout entier à la tâche de surveiller ses compagnons pour imiter leurs gestes, ne réussit pas à se mêler à la conversation, qui, d’ailleurs est un monologue d’Auguste, rendu particulièrement brillant par l’admiration des deux jeunes filles. Après le souper, celles-ci ne veulent pas se séparer. Elles remercient Auguste, font en chœur son éloge. Elles ont promis de rentrer ensemble. Massénac, oublié de tous, parle alors de partir. Germaine proteste, mais Auguste dit :