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VII

Depuis quelque temps, Massénac défend le paradoxe que la vie est un jeu où la police est l’adversaire qu’il faut déjouer. Il s’est procuré un Code criminel et il consacre à cette étude passionnante ses jours et ses nuits. Il a déjà trouvé vingt moyens d’enfreindre la loi sans en subir les conséquences. Sa science est encore toute spéculative. Comme un néophyte, il tient à convaincre. Il expose des cas à ses camarades, les invite à le prendre en défaut. Partout où il va, il apporte la même préoccupation. Certains sont scandalisés, d’autres se moquent de lui.

La séance à laquelle Massénac doit être présenté à Germaine a lieu au Cercle paroissial, dans une salle où se réunissent à tour de rôle, les peintres du dimanche, les dames de Sainte Anne et le cercle ouvrier.

Ce soir, la réunion est mixte. Massénac et Auguste prennent place dans un coin de la salle nue, où les cadres ne sont même pas accrochés,

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