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ET LES JOURS

elle ne se mît à expliquer à Germaine qu’il l’aidait dans le ménage, au besoin lessivait les parquets et se couchait chaque soir à 9 h. 30. Mais ce jour-là, Mme Prieur ne se laissa pas aller à faire son éloge.

Germaine est heureuse. Elle vient de prendre la résolution de faire la conquête d’Auguste. Pour cela, il lui faut cesser d’effaroucher Mme Prieur par ses propos. Elle est primesautière et ne calcule jamais ses effets, comptant sur son charme pour obtenir à la dernière minute le résultat qu’elle s’est pendant toute la conversation amusée à compromettre.

— Louise pratique-t-elle toujours son piano, demande-t-elle ?

— De temps à autre, mais pas du tout régulièrement.

— C’est dommage, car elle a un véritable don.

— Je lui répète qu’elle doit pratiquer, mais je n’ai presque pas le temps de m’occuper des enfants.

— Voulez-vous que je vienne une ou deux fois par semaine. Ce sera pour moi une excellente occasion de me refaire la main. Je suis libre le jeudi.

— Louise ne va jamais loin.