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ET LES JOURS

ville à la haute ville. Pourquoi dis-tu que tu descends ?

— Laisse-le donc, dit Mme Prieur, tu vois bien que tu l’embarrasses.

— Papa a toujours raison, dit Auguste après le départ de son père. C’est pour cela qu’il est si désagréable.

— Ne dis pas cela de ton père.

— Vous prenez toujours son parti contre nous.

— Je n’aime pas plus que toi les discussions. Mais quand il a raison, tu ne devrais pas répli­quer.

— Oh ! avec lui, ce n’est pas nécessaire. Il a toujours raison et que je réplique ou non, il ne s’arrête que quand il nous a bien humiliés.

— Il a ses défauts, je le reconnais, mais il vous aime bien.

Auguste ne répond pas. Il prend sa serviet­te et, en s’essuyant la bouche du revers de la main, il se dirige vers la porte.


En dépit de la sévérité de sa mère, Auguste connaît, à seize ans, son premier amour. Ger­maine Lavelle a quatorze ans. Il s’est lié à son