sion d’humilier son ami. Il peut être d’une cruauté de bête féroce et il exaspère souvent Massénac. Cependant, jamais ce dernier, qui est le plus fort, ne recourt aux poings contre Auguste.
La vocation d’Auguste Prieur est déterminée vers cette époque par une visite qu’il fait avec sa mère à une vieille tante qui habite Montréal. Le fils de celle-ci vient de terminer ses études de droit. C’est pour elle un grand événement, le couronnement d’une vie de labeur, de sacrifices, d’abnégation. Elle rit, elle pleure en parlant des études de son fils, des pièges qu’on lui a tendus aux examens, de son habileté à les éviter. « Voyant, dit-elle, qu’il ne réussissait pas à l’embarrasser, l’examinateur lui a posé toutes sortes de questions qui n’étaient pas au programme. Mais Julien a répondu à tout. »
Jugeant qu’elle a suffisamment impressionné Mme Prieur, elle prend un air mystérieux, délibère quelques instants avec elle-même, puis arrivée à une décision, elle dit : « Venez ! »
Auguste suit. Après ce préambule, il imagine que sa tante va lui révéler un secret si