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ET LES JOURS

— Je vous comprends, madame.

— Oui, mais que deviendra-t-il avec moi à Montréal ? Je compte sortir, m’amuser un peu. Ma vie n’a jamais été gaie. Et puis comme je vous le dis, je suis riche…

Louise avait enfin compris. Elle ne nuança pas sa pensée.

— Pour ma part, je suis prête à l’adopter, si Pierre…

— Parlez-lui-en. Ce n’est pas comme si l’enfant n’avait pas de père, n’est-ce pas ?

Le soir, quand Pierre apprit cette démarche, il éclata en sanglots. Il revit son enfance de fils abandonné.

— La vie recommence, pensa-t-il.