dit-elle, mais je vous promets de ne pas vous déranger.
L’empressement de Pierre à protester fit rire la jeune fille. Auguste était heureux.
— Je me sens rajeuni de dix ans, dit-il en mettant le pied dans l’eau pour atteindre une grosse pierre qui divisait le courant. Pierre et Louise suivaient le bord du ruisseau. Ils s’engagèrent dans un sentier sous les arbres.
— Il a fallu que je fasse les premiers pas pour vous revoir, dit-elle.
— Pardonnez-moi, Louise, je voulais me rendre digne avant de parler à vos parents.
— Idiot, dit-elle. J’aurais tout quitté pour te suivre.
— C’est ce que je ne voulais pas. C’est mieux ainsi. Auguste a besoin de moi et j’ai besoin de lui. Personne ne s’opposera maintenant à notre mariage.
— Vous ne m’avez jamais dit que vous m’aimiez.
Il l’entraîna dans un épais fourré. Auguste, heureux comme un enfant, assuré de sa prochaine élection, se donnait tout entier à la pêche.
— J’en ai quatre, cria-t-il.