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ET LES JOURS

Pierre avait évité de revoir Louise, convaincu que la famille de la jeune fille, et Auguste le premier, le jugeaient indigne d’aspirer à sa main. Mais dans son cœur, il n’en continuait pas moins de l’aimer.

C’est un peu pour reconquérir l’estime de Louise qu’il n’avait pas abandonné le journal et était resté à Deuville. Sous son impulsion, la feuille terne qu’il avait acquise, était devenue un véritable journal. La publicité affluait, le tirage augmentait de jour en jour. Il avait maintenant dans les mains, une force auprès de laquelle celle de Bernard Massénac eût paru dérisoire. Nachand avait été le premier à s’en rendre compte.

Louise Prieur attendait que Pierre revienne à elle. Son intuition lui avait fait deviner que c’était pour elle que le jeune homme accomplissait ces miracles. L’amour l’aidait.

— Pierre Massénac est devenu un citoyen important, dit-elle un jour à Auguste. En fait, il est en passe de devenir le premier citoyen de Deuville.

— Après Auguste pourtant, dit Mme Prieur.

— Avant moi, maman. Nous aurons des élec-