dans la chambre entre le Procureur de la Couronne et l’idiot pendant les deux heures qu’ils restèrent enfermés ensemble ? Quand Nachand sortit enfin, il paraissait exténué comme après une longue veille. Il renvoya le secrétaire et se rendit chez le député.
— Tu avais raison, dit-il en entrant, Massénac était innocent. Lancinet l’avait drogué et enfermé dans une chambre de la maison de son père adoptif.
— Mais pourquoi ?
— C’est son secret. N’oublie pas que nous avons affaire à un idiot. Il n’a pas été facile de lui arracher cette confession bien que, sentant sa fin prochaine, il ait consenti à me révéler son crime.
— Il t’a dit qu’il avait tué Bernard Massénac.
— Non. C’est là le plus drôle. Il prétend qu’il s’était rendu à sa demeure pour tuer le tribun, mais qu’il a trouvé celui-ci déjà froid. Il était mort, probablement d’une attaque cardiaque. Il a alors mis le feu, puis pris de remords il est entré dans la maison pour sauver le petit Pierre.
— A-t-il expliqué pourquoi il a laissé son protecteur dans la maison en flammes ?