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IV

La police était logée à l’étroit dans une ancienne maison particulière située près du Palais de Justice. Pierre s’engagea dans ce labyrinthe. Il passa devant un sergent, assis sur un tabouret élevé derrière une porte coupée en son milieu. Le long du corridor s’ouvraient quatre autres portes, mais aucune ne portait la mention « chef de police ». Le sergent avait l’air si occupé à son standard que Massénac ne voulut pas attendre son bon plaisir. Il se dirigea vers l’escalier.

— Le bureau du chef, lui dit un détective, est à la tête de l’escalier. Il ajouta après un silence :

— Je vous ai déjà vu quelque part.

— Je suis Pierre Massénac.

— Ah ! fit le détective et il détourna la tête. Puis se ravisant :

— Tu perds ton temps, dit-il. Si tu as besoin de la police, il faut la faire toi-même. Il n’y a pas de police à Deuville. C’est une farce. Le chef est un classeur de petits papiers, le mignon des politiciens. Les autres sont à l’avenant.

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