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III

Le coroner de Deuville, un médecin que Pierre connaît bien, qui l’a traité dans son enfance, siège dans un salon funéraire. La ville n’a pas de salle pour les enquêtes de ce genre, ni de morgue. Les cadavres sont conservés à tour de rôle dans deux salons funéraires, tous les deux propriété de conseillers municipaux.

— Donnez-moi un enterrement de première classe par semaine, disait le directeur Patrau et je vivrai gros et gras.

— Je ne suis pas à l’hôtel de ville pour m’occuper de vos intérêts, lui avait rétorqué le conseiller Gell, qui dirigeait aussi une entreprise de funérailles. À la suite de cette querelle, le conseil avait décidé de leur confier les cadavres à tour de rôle.

C’était le tour de Patrau quand le corps calciné de Bernard Massénac fut retiré des décombres de sa maison.

L’enquête eut lieu dans une petite salle, humide et mal entretenue, pauvrement éclairée

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