Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XII

Pierre a rendez-vous avec le propriétaire du Progrès de Deuville, M. Ludovic Astries. Les Astries sont financièrement embarrassés. Le jeune homme tient ce renseignement de l’indiscrétion d’une vieille fille qui était en pension chez eux et qui les a quittés à la suite d’une querelle. « Je ne crois pas mal parler de mon prochain en disant qu’ils sont bien revenus de leur grandeur », répète-t-elle à qui veut l’entendre. « Depuis les élections, c’est tous les jours vendredi chez eux. »

Pierre a vu là une occasion de placer une partie de son capital inactif et du même coup de se réconcilier avec Auguste Prieur. Le journal peut rendre de grands services politiques dans une petite ville. Sa clientèle d’ailleurs est répandue dans tout le comté. Pierre a pressenti l’imprimeur. Ils ont convenu d’un prix, mais quand le jeune homme a parlé de paiement, M. Astries lui fait remarquer que les paiements doivent être répartis sur une période

[188]