blâme Auguste de mettre son ambition au-dessus de son amitié.
Elle n’a jamais oublié le garçon sauvage pour lequel à treize ans Auguste avait une grande admiration. Elle était gênée devant lui. Pour l’amadouer, Pierre lui avait fait un compliment. « Louise est la plus jolie », avait-il dit. Personne ne la trouvait belle. Claude et Auguste la méprisaient parce qu’elle était une fillette.
À cette époque, Auguste se querellait à tout propos avec Louise dont il voulait gouverner la vie, mais quand elle était absente une journée, il était inquiet. Il veillait sur elle jalousement.
Auguste, qui a appris que Louise revoit son ancien ami, a cru la dégoûter en racontant devant elle l’épisode de Lucienne. Mais l’effet a été contraire à celui qu’il attendait.
— Massénac me plaît tel qu’il est, dit Louise. Comme je t’aime tel que tu es devenu, Auguste.
— Qu’est-ce que tu insinues ?
— Je n’insinue rien. Je t’ai vu flatter Bernard Massénac, le défendre quand tu le savais coupable. Je connais bien des choses que tu croies cachées et que tout le monde répète dans